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Embolie gazeuse chez les arbres lors des épisodes d'intense sécheresse : c'est quoi au juste ?
Phénomène interne, caché, l'embolie gazeuse est une des causes principales de la mortalité des arbres lors des périodes de sécheresse sévère.
Dans un contexte de réchauffement climatique, « ce dysfonctionnement hydraulique » étudié par l'Inrae (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement) est devenu un sujet de préoccupation majeur.
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Qu'est-ce qui provoque une embolie gazeuse chez un arbre ?
L'Inrae définit l'embolie gazeuse comme « une conséquence de la cavitation, c'est-à-dire une entrée d'air dans le circuit de circulation d'eau des arbres, ce qui entraîne la rupture de ce circuit ».
Explications : en temps normal, l'évaporation de l'eau par les feuilles provoque une tension qui entraîne l'aspiration de l'eau à partir des racines. En période de sécheresse, alors que les racines de l'arbre rencontrent des difficultés à capter de l'eau, les feuilles, elles, continuent d'évaporer l'eau, sous l'effet de la chaleur. À l'intérieur des vaisseaux, de moins en moins d'eau et la pression augmente. Des bulles d'air se forment, créant des bouchons.
Quels sont les signes d'une embolie gazeuse chez un arbre ?
On sait par exemple que le hêtre, le chêne pédonculé, le frêne… sont des espèces qui craignent la sécheresse.
À l'œil nu, des signes indiquent qu'un arbre peut souffrir d'embolie gazeuse : les feuilles se flétrissent, s'assèchent et tombent prématurément, les branches s'assèchent et meurent, la croissance est ralentie. Lors des atteintes graves, le phénomène est irréversible et l'arbre peut mourir.
Les scientifiques disposent quant à eux de techniques pour mesurer le flux hydraulique et visualiser (visualisation par micro-tomographie X) le phénomène d'embolie gazeuse chez les arbres.
Hervé Cochard, directeur de recherche au Laboratoire de physique et physiologie intégratives de l'arbre en environnement fluctuant du Centre INRAE Auvergne-Rhône-Alpes, est un spécialiste de la question. Il s'intéresse notamment au stress hydrique et l'effet des sécheresses sur la physiologie de l'arbre et le risque de mortalité.
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Que faire en cas d'embolie gazeuse de l'arbre ?
Si la période de sécheresse est intense et prolongée et que l'arbre est très touché, il n'y a pas grand-chose à faire pour le sauver. Le travail des chercheurs est déterminant pour notamment identifier les espèces plus résistantes à la cavitation et à la sécheresse. On sait par exemple que le hêtre, le chêne pédonculé, le frêne… sont des espèces qui craignent la sécheresse. À l'inverse, le chêne vert et le pin sont très résistants.